
Le 18 Janvier j’ai eu la joie de participer à une soirée spéciale organisée par la Librairie de Millepages de Vincennes avec Christophe André. Une conversation brillamment menée par les libraires, avec des questions et des remarques philosophiques et pertinentes et complétée par les lectures d’œuvres littéraires portées par deux comédiens qui ont su rendre aux textes toute leur profondeur. Un moment hors du temps, dont voici quelques morceaux choisis :
Il n’y a pas de consolation sans désolation
Les trois grandes désolations de nos vies sont : souffrir, vieillir et mourir
Nous avons donc besoin pour les affronter du bonheur et de la consolation
La consolation est ce que nous offrons à une personne quand on ne peut pas réparer le réel
La consolation permet à la personne en souffrance de ne pas radicaliser sa vision du monde (vision négative)
L’étymologie de désolation est desolare : laisser seul
Être consolé est important quand j’ai le sentiment de ne pas pouvoir continuer tout seul
Être consolé permet une remise en lien avec soi, avec les autres et avec la vie
Comment consoler ?
Attention à ne pas donner un but, un objectif trop pressant à la consolation, il n’y a pas de performance, ni d’efficacité à consoler
Evitons les conseils, souvent malvenus
Devant la fragilité, l’impuissance, la vulnérabilité, la perte , le deuil, nous devons avancer tout doucement : proposer une présence, offrir son temps, son affection, une action simple (se promener dans les bois ) afin que la douleur n’absorbe pas tout chez le souffrant, ouvrir ou élargir le regard sur autres choses (le vent, les arbres, le chant des oiseaux) Ce « divertissement » est comme une brèche qui laisse entrer la lumière.
Que Dire ? : « je pense à toi », « je suis de tout cœur avec toi », ou ne rien dire et rester juste présent dans un silence de compassion
Stendhal a écrit « Un moyen de se consoler est de regarder sa souffrance »
Certaines personnes ne tolèrent pas l’intrusion dans leur souffrance, et sont dérangés par les consolateurs,
D’autres personnes ont une forme d’appétence pour la plainte et la tristesse, elles sortent du monde des vivants
En effet, la désolation brise les liens, avec soi, avec les autres.
La douleur est un aimant émotionnel (émotions négatives ou désagréables) peut-être avons-nous peur d’être contaminé par la tristesse et la douleur de l’autre et nous nous en éloignons.
La consolation est un acte contre l’abandon et l’isolement
Toujours insuffisante comparée à la douleur, la consolation est un geste de fraternité, pour une remise en marche vers la vie, vers l’amour de la vie, de la personne qui souffre
Consoler n’efface pas la souffrance, elle installe une petite part d’espérance
Ces quelques lignes ne sont qu’une infime partie des échanges, des conversations…
J’espère que ces quelques lignes vous donneront envie de courir à la librairie Millepages de Vincennes
Envie d’aller plus loin, consultez notre page « les Rendez-Vous du Soi » des ateliers pour être Bien avec Soi et avec les autres